La gare des Brotteaux est la création d’un architecte parisien, Paul D’Arbaut et d’un ingénieur Victor-Louis Rascol. Son style rappelle celui de la gare D’Orsay, qui date de la même époque avec comme architecte Victor Laloux.
Les Différents Architectes
Construite entre 1904 et 1908 par l’architecte Paul d’Arbaut et l’ingénieur Victor-Louis Rascol, l'ancienne gare des Brotteaux est classée aux monuments historiques en 1982 puis sera rénovée en 1988 par Yves Heskia.
Gare des Brotteaux : façade et ornements
Le bâtiment des voyageurs de la gare Lyon-Brotteaux mesure 153 mètres de long et se compose d’un pavillon central mesurant 46 mètres sur 19 mètres de large et couvert d’un toit en forme de dôme.
La gare des Brotteaux possèdent également 2 ailes dissymétriques avec une toiture à 4 pans. Le bâtiment mesure 46 mètres de longueur pour l’aile sud consacrée aux salles d’attente et au buffet et 61 mètres de long pour l’aile nord destinée aux arrivées. Elles ont toutes deux une largeur de 12 mètres et une hauteur de 16,30 mètres.
Imposant, le monument lyonnais culmine à 23,70 mètres de haut et se compose de 4 niveaux et un étage de combles. La structure du bâtiment est en pierres de taille provenant des carrières de l’Isère.
Toutes les toitures sont couronnées par des éléments de ferronnerie ouvragés. La couverture est la même pour l’ensemble des 3 toitures : une charpente métallique recouverte d’ardoises plates et grises.
Les ferronneries sur les toitures de la gare des Brotteaux | Source Wikimédia
Une façade bien travaillée
Le décor de la façade principale fait partie intégrante de la construction. Les pilastres semblent soutenir la frise du pavillon central et la corniche des 2 autres corps de bâtiment. Au-dessus des chapiteaux centraux, 2 têtes de femmes, l’une coiffée d’un bonnet, l’autre d’une étoile, symbolisent les villes de Marseille et Paris avec au-dessus d’elles, les 2 écussons de ces villes terminus de la Compagnie du PLM Les autres blasons de la frise, groupés 5 par 5, figurent les villes traversées par la compagnie.
De plus, une horloge, d’une hauteur de 2,50 mètres, est située au centre de la gare des Brotteaux. L'inscription « Chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée » est visible. Ces sculptures et bas-reliefs ont été réalisés par l’artiste F. Masson. La façade est pourvue sur toute sa longueur d’une marquise à structure métallique avec une couverture en verre armé.
Les symboles des villes de Paris, Marseille et Lyon représentés sur la façade de la gare
Bâtiment des voyageurs : richesse vue de l'intérieur
La salle des pas perdus : Véritable noyau de la gare, lieu de rencontre et de sociabilité, la salle des pas perdus est le vestibule des départs des voyageurs. Mesurant 46 mètres de long sur 12 mètres de large et 14 mètres de haut. C’est là que se trouvent les bureaux de renseignements et d’enregistrement des bagages ainsi que tous les éléments indispensables aux gares très fréquentées au début du XXe siècle.
La salle des pas perdus est digne d'une mise en scène théatrâle très élaborée. Le décor stuqué et sculpté des murs et du plafond présente une ornementation variée de volutes, feuillages, pommes de pin, vases, coquilles, fleurs et fruits entourant des écussons peints aux armes des villes de Genève, Paris, Marseille, Nice. Deux toiles de grandes dimensions sont marouflées et placées dans des cadres en stuc. Sur le mur nord, la ville de Marseille est représentée vue du port. Le tableau est signé Charles Lacour et daté de 1909. Le tableau placé côté sud signé d’Antoine Barbier en 1909 représente le lac Léman.
La salle des pas perdus lors de sa rénovation | Source Bibliothèque Municipale de Lyon
La salle de restaurant
Le restaurant de la gare des Brotteaux, située dans l’aile sud est riche de ses boiseries, tableaux, miroirs et staffes présentés dans une redondance ornementale du XIXe siècle, où les éléments Louis XVI (pommes de pin, guirlandes) côtoient les motifs Louis XIII (cartouches) ou Louis XIV (coquilles). Deux tableaux recouvrent les murs nord et sud de cette salle. Au nord, les « Glaciers de la Meïge » est une oeuvre de Clovis Terreire ; au sud, le tableau qui lui fait face est de C. Gitrier. Il a pour titre « Chaîne du Mont-Blanc ».
Le reste de la salle de restaurant est décoré du chiffre de la compagnie PLM, d’arabesques peintes entourant le blason des villes traversées par la compagnie : Clermont-Ferrand, Auxerre, Grenoble, Marseille, Dijon, Mâcon, Nîmes et Avignon, suggérant ainsi le grand nombre de lignes qui arrivent à Lyon et en partent.
Vu sur le tableau "Glaciers de la Meïge" | Source Bibliothèque Municipale de Lyon
Comment est-il devenu monument historique ?
C’est l’association pour la promotion du patrimoine lyonnais du 6ème arrondissement (APPL6) qui est à l’origine de ce projet.
La plaque historique et patrimoniale de l’ancienne gare des Brotteaux a été inaugurée en 1982.
C’est en présence de son président, Sébastien Duc, mais aussi de celle du maire du 6ème arrondissement, Pascal Blache, qui a apporté son soutien comme son prédecesseur à cette initiative, de l’adjointe au Patrimoine, Florence Darbon, et de nombreux invités, que le commissaire-priseur, Maître Claude Aguttes, a pris la parole.
Il a rappelé que l’ancienne gare des Brotteaux, remarquable par sa décoration, a été construite entre 1904 et 1908 par l’architecte Paul d’Arbaut et l’ingénieur Victor-Louis Rascol. Fermé par la SNCF en 1983, le bâtiment a été classé monument historique en 1982 et labellisé patrimoine du XXe siècle en 2002 avant d’être réhabilité en 1988. « Je l’ai racheté en 2007 à Jean Claude Anaf », a-t-il précisé.
Source : Le Progrès — "La gare des Brotteaux a désormais sa plaque historique" 05/06/2016
Inauguration de la plaque historique des Brotteaux, en présence de Sébastien Duc, Pascal Blache et Maître Claude Aguttes | Source Le Progrès