Durant longtemps, le quartier des Brotteaux était de véritables marécages.
À l’origine, le fleuve capricieux du Rhône passait sur l’actuel Parc de la Tête d’Or, et se trouvait souvent en crue. Lorsque le Rhône sortait de son lit, il laissait donc place à de nombreux alluvions charriés par le fleuve qui finissaient, en s’accumulant, à constituer des plaines de bancs de sable et de galets dans le quartier des Brotteaux, souvent immergé sous les eaux.
Au commencement
C’est en 1756 que commencent les premiers grands aménagements du Rhône avec la construction de la digue de la Tête d’Or, ce qui a permis de détourner le fleuve vers Caluire.
L’urbanisation s’est accélérée à l’époque dans ce secteur, en raison du surpeuplement de la presqu’île et du développement industriel de la Guillotière. C’est pourquoi, dès le début des années 1760, l’ingénieur Jean-Antoine Morand s’investit dans un projet de grande envergure : l’urbanisation de la plaine des Brotteaux aussi connu sous les noms de « plan circulaire » ou « ville ronde ». Grâce à un pont en bois construit et inauguré en 1775, entre le quartier des Terreaux et des Brotteaux, le quartier des Brotteaux va naitre sous une nouvelle ère et commence à s’urbaniser au XIXème siècle.
Nombreux promeneurs viendront profiter de ces nouvelles allées bordées d’arbres et d’un quartier orné de magnifiques pavillons. Il sera composé de belles avenues, de superbes places, de grandes rues ; leur population est principalement composée de négociants, de banquiers, de capitalistes, de savants, de professeurs...
Mais les terribles crues de 1840 et 1856 ont causés beaucoup de ravages ce qui a favorisé la construction de nouvelles digues destinées à barrer les flots dévastateurs.
Un fort dit des Brotteaux s’élevait à l’emplacement de la gare. Cet édifice couvrait douze hectares et s’élevait entre les rues des Émeraudes, le cours Lafayette, l’avenue Thiers et la rue Waldeck-Rousseau.
Estampe de la place des Brotteaux en 1820 | Source Wikimédia
1ères versions de la gare
En 1859, la ligne de Genève franchit le Rhône et se raccorde à la ligne Paris-Marseille. La Compagnie du PLM construite la gare terminus qui sera ouverte le 1er juin 1859. Cette gare des Brotteaux est d’abord construit en bois, afin de pouvoir être démontée rapidement. L’administration militaire n’avait autorisé qu’une construction légère à structure en bois et remplissage en briques, facile à abattre en cas de conflit.
À partir de 1865, le déclassement des fortifications et la destruction du fort permettent au quartier des Brotteaux de se développer autour de la future gare, inaugurée en 1859. Elle sera détruite et reconstruite avec une la halle à charpente métallique qui couvre les quais. légèrement en retrait de la première afin de dégager une vaste place : Place Jules-Ferry.
Les bâtiments destinés aux voyageurs sont dessinés par l’ingénieur Victor Louis Rascol et sont décorés par l’architecte Paul d’Arbaut. La ville de Lyon et la Compagnie du PLM (Paris-Lyon-Méditérranée) supportent chacun la moitié du coût de construction.
Les projets d’aménagement se multiplient et un nouveau quartier commence à prendre forme autour de la gare et du boulevard Jules-Favre, délimité au sud par le boulevard des Brotteaux et au nord par le boulevard du Nord.
Avec l’arrivée des trains à grande vitesse (TGV), la gare des Brotteaux sera définitivement au trafic voyageur au soir du 12 juin 1983.
Carte postale de la gare des Brotteaux en bois de 1904 | Source Wikipédia